La Tribu des Lecturovorus Rex
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 "Elle"

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2 participants
AuteurMessage
Altéa
Nouveau coton
Altéa


Nombre de messages : 6
Age : 30
Comment réagissez-vous lorsque vous voyez un livre : Miam miam !!!!!!!!
Date d'inscription : 10/07/2006

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MessageSujet: "Elle"   "Elle" EmptyJeu 2 Nov à 6:56

Voici une modeste "nouvelle-rédaction" écrite de ma main. Le titre peut paraître bizarre, mais vous comprendrez pourquoi je l'ai choisi lorsque vous lirez ce texte. Je n'ai rien changé, rien modifié, du texte initial, écrit pour une rédaction que j'ai rendu cette année.
Si vous voulez connaître la note, envoyez-moi un MP, et je suis à l'écoute du moindre commentaire que vous pourriez faire sur ce texte ( même critiques !!! ).
Et pis, bah... j'ai qu'une chose à vous souhaiter:

Bonne lecture !!!!^^

« Elle »



Sujet : Un jour, chez un brocanteur, vous découvrez un tableau ou un objet (bibelot, meuble, bijou, livre) qui retient votre attention et vous captive au point d’en faire l’acquisition immédiate.
Mais votre achat ne tarde pas à révéler les signes de son ensorcellement en vous plongeant dans une aventure fantastique.
Racontez.


* * * * *


Il était tard ce soir-là. La nuit avait depuis longtemps déjà jeté son sombre manteau sur ma petite ville, plongeant les quartiers dans une obscurité peu rassurante.
Je frissonnai ; le froid, cet agaçant joueur, transperçait mon manteau de ses milliers de petites mains glacées. Soudain, alors que j’enfonçais mon bonnet sur mes deux oreilles, une petite lumière chaude attira mon attention. Elle provenait d’un petit magasin, enfoncé entre deux blocs de murs. Une vieille pancarte, placardée au dessus d’une vitrine recouverte d’une épaisse couche de poussière, annonçait : « Antiquaire ».
Intriguée par toutes les vieilleries qui s’entassaient derrière la vitrine, je poussai la porte du magasin et entrai.
A peine eus-je posé un pied sur l’épais tapis de velours qui recouvrait le sol de la boutique, que l’odeur de renfermé me sauta au visage. Partout, posés sur des étagères, empilés sur le sol ou même dissimulés sous des fauteuils, reposaient des objets, chacun plus étranges que le précédent.
Alors que mon regard furetait dans chaque recoin de la pièce, l’étrange reflet d’une lampe sur un étui attira mon attention. C’était un étui de violon, noir, un peu poussiéreux. Je l’ouvris, et, avec d’infinies précautions, dévoilai à la lumière vacillante des lampes le bois d’acajou d’un splendide violon et de son archet. Je le pris dans mes mains et le contemplai. Une signature luisait sur son côté gauche, si serrée, qu’elle en était presque illisible.
Rangeant le précieux instrument dans son étui, je me dirigeai vers un meuble qui semblait être la caisse et attendit le vendeur ; Il semblait s’être absenté, sans doute à cause de quelques affaires urgentes qui lui avaient fait oublié de fermer son magasin, et, haussant les épaules, je déposai vingt louis sur le comptoir, subitement perplexe.
Alors, emportant l’étui et son précieux contenu, je rentrai chez moi, fort contente de mon acquisition.

Le soir même, le violon trouva une place au-dessus de la cheminée, de sorte qu’on l’apercevait dès que l’on entrait dans la pièce. Il se tenait droit, dans son costume de bois fraîchement épousseté, son archet près de lui, comme le sceptre de quelque roi endormi. Et pourtant, s’il semblait majestueux, une aura de tristesse flottait autour de lui… comme une déclaration de mort.
Plusieurs semaines passèrent avant que je ne me décide à le déloger de son estrade. Peut-être était-ce cette impression diffuse de malaise qui m’assaillait depuis des jours, ou la manière peu commune par laquelle j’avais fait l’acquisition de ce mystérieux instrument, qui me dérangeait. Mais pourtant, je le pris précautionneusement, l’archet dans ma main. Lentement, retrouvant les sensations des cours de musique de mon enfance, je balayai les cordes avec ce même sourire qui illumine le visage d’une mère serrant son enfant.
Mais à peine le premier son fut-il sorti que mon sourire se figea jusqu’à disparaître totalement. Un cri ; un cri d’effroi. Entre l’horreur et le désespoir : le violon avait crié…
Les mains agitées de tremblements nerveux, je fis à nouveau glisser l’archet sur les cordes. Cette fois, une note retentit : chevrotante, certes, mais une note et non un cri.
Le cœur battant, j’essayai encore. Mais cette fois, plutôt qu’un roi endormi, il me semblait voir un monstre, tapis dans l’ombre, attendant le moment venu pour me sauter à la gorge…
C’est alors que je regardai ma main, cette main qui avait soutenu le violon, et je compris que la terreur qui m’habitait venait sans doute d’atteindre son paroxysme...
De son écarlate couleur, une longue tache de sang luisait dans ma paume.

Je ne dormis guère cette nuit-là. La vision de la tache cramoisie hantait mes souvenirs et mes pensées, et pendant des jours, je ne fus plus que l’ombre de moi-même.
Mais arriva le jour où l’envie de reprendre le violon fut plus forte que jamais. La journée durant, je luttai contre ce sentiment, mais quand vint le soir, à nouveau seule à seule avec cet instrument de malheur, je ne pus lui résister et laisser l’archet commencer sa danse effrénée.
A nouveau, la scène se déroula comme précédemment. Le violon lâcha un cri, plus long, me sembla-t-il, puis reprit sa maladroite mélodie comme si rien ne s’était passé. Mais cette fois, je continuai à jouer sans m’arrêter, ignorant le sang qui commençait à goutter sur le sol sans qu’aucune blessure n’apparaisse sur mes mains. A présent, j’en étais sûre : c’était du violon que s’échappait le sang et non d’une quelconque égratignure.
Bien qu’effrayée, chaque soir, je reprenais ma place devant le feu, sur mon rocking-chair, le menton appuyé presque amoureusement sur mon précieux instrument. Il exerçait sur moi une attirance que je n’aurais su décrire, et chaque fois, je ne m’interrompais que lorsque mes mains commençaient à me brûler et que ma chemise était totalement recouverte de sang, comme si je venais de commettre quelque crime affreux.
Mais une autre angoisse, un autre sentiment, commençait à s’emparer de moi. Plus les notes du violon résonnaient, plus cette peur croissait, sourde et irréversible. Dès l’instant où j’avais saisi l’instrument j’avais compris que l’être qui l’habitait s’en échappait peu à peu, et chaque note le rapprochait de moi. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher, encore et toujours, de frotter l’archet sur les cordes du violon.
Un matin, comme bien d’autres, alors que mon réveil sonnait six heures, je me réveillai tant bien que mal et me dirigeai vers la salle de bains. Je fis couler de l’eau dans mes mains et aspergeai mon visage. Une fois sèche, je remis mes lunettes sur mon nez et poussai un cri.
Deux mains sanglantes luisaient sur le bord du lavabo.
C’étaient de longues mains aux doigts effilés. Des mains de femme. Effrayée, je frottai les taches écarlates, mais rien n’y fit : le sang ne disparaissait pas, au contraire, il semblait plus brillant qu’il ne l’était déjà.
A présent j’en étais certaine : je n’étais plus seule.
Cette sensation qu’une autre, quelque part, guettait, me troublait. Je n’osais plus rentrer chez moi de peur qu’Elle ne m’attende, prête à me faire payer le prix du violon que je lui avais pris. Plusieurs signes trahissaient Sa présence : les pas devant la cheminée, les miettes sur la table, et les cheveux longs et ondulés sur les coussins du canapé. Elle était là, je le savais, et j’attendais le jour où elle se montrerait.

Ce jour arriva, bien plus vite que je ne l’avais prévu. C’était un soir de grand froid, semblable à celui où, quelques mois auparavant, j’avais fait l’acquisition du mystérieux instrument. Il était tard et l’église sonnait douze coups quand je poussai la porte d’entrée. L’appartement était silencieux, mais je remarquai une lumière que je ne me souvenais pas avoir laissé allumée, qui brillait dans le salon. Je posai mes affaires dans l’entrée et me dirigeai vers cette pièce afin d’éteindre la lampe. Mais malgré la fatigue, je sentais que quelque chose n’était pas normale sans pour autant pouvoir en dire la raison.
C’est alors que mon sang se glaça dans mes veines. Je retins un cri, stupéfaite.
Le corps secoué de violents sanglots, une femme serrait le violon contre son cœur. Elle embrassait le bois avec fougue, l’inondant de ses larmes qui formaient de petites auréoles sombres sur sa veste grise. Outre la veste, elle était vêtue d’une longue jupe noire à bouton et de petits escarpins de la même couleur. Une longue tresse brune tressautait dans son dos au rythme de ses sanglots.
Soudain, elle se tourna vers moi et poussa un cri. Sa figure pâlit et j’eus à peine le temps d’apercevoir deux grands yeux noirs soulignés par d’épais sourcils bruns, avant qu’elle ne disparaisse, laissant le violon sur le sol.
Frappée par la beauté de l’apparition, je mis un certain temps avant de reprendre mes esprits. C’était Elle ; Elle qui avait occupé mes pensées pendant des jours et des jours, Elle qui, loin de me faire le mal que je redoutait, pleurait seulement son violon.
Les mains tremblantes, je m’approchai du précieux instrument et l’examinai. Il n’y avait plus aucune trace des larmes de la jeune femme. En revanche, je remarquai une feuille de papier jaunie pliée en quatre, dissimulée dans une rainure de bois.
Je la pris doucement, presque religieusement, et commençai ma lecture :

22 mars 1890,
Londres


« Ma fin est proche, je la sens venir chaque jour un peu plus fort. Cette maladie me ronge et me rend plus faible jour après jour. Barty, mon cher père, a décidé que je devais me reposer : désormais, je ne dirigerai plus l’orchestre de l’Opéra, et j’en suis fort malheureuse, mais, concernant ses décisions, Barty est inflexible.
Mon violon est ce que j’ai de plus précieux, c’est pourquoi, moi, Elisabeth Johnson, je le lègue à l’orchestre de l’Opéra « Le Papillon d’Or « , afin que même après ma mort, subsiste l’Opéra…

Mlle Elisabeth M. Johnson. »


Je repliai le papier et soulevai le violon. Puisque personne ne l’avait fait, j’allai exécuter la dernière volonté d’Elisabeth !
Alors, au matin, le cœur léger, j’apportai le violon à l’orchestre de l’Opéra. J’étais heureuse pour Elisabeth, quoique un peu triste de me séparer d’un si bel instrument.

Mais le soir, assise dans mon fauteuil à bascule et alors que le feu meure doucement dans l’âtre de la cheminée, je contemple la place vide où se tenait cet objet qui m’était cher, et, parfois, il me semble encore entendre les douces notes des mélodies d’un violon…
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Léguel
Coton soigné
Léguel


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Comment réagissez-vous lorsque vous voyez un livre : je veux le lire !!!!
Date d'inscription : 03/06/2006

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MessageSujet: Re: "Elle"   "Elle" EmptyVen 3 Nov à 3:21

C'est une :

SUPER REDACTION !!!
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